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Nitt prof de FLE
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29 juillet 2007

Les paysages urbains

Assez peu représentés dans les films de Miyazaki situés au Japon, on en retrouve pourtant dans Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké et Le voyage de Chihiro. Totoro est marqué, nous l’avons vu, par l’omniprésence des objets de culte shintô et bouddhistes. Miyazaki a demandé à ses animateurs avant de commencer à travailler sur le film, d’observer les fleurs en bordure des chemins, afin d’être capable de les reproduire. La logique est la même que celle d’observer les gestes des enfants en bas âge pour donner une réalité au personnage de la petite Mei. Il s’agit de donner une réalité au décor.

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Totoro - La niche d'un jizô, divinité protectrice, où se réfugient les fillettes

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Totoro -  Chemin de terre exposé aux regards de six bouddha, figures bienfaitrices liées aux voyageurs et à l’enfance.

Pour Princesse Mononoké, les équipes d’animation ont dû se renseigner avec soin sur le mode de vie de l’époque, et les paysages urbains sont emprunts de cette volonté de précision historique qui permet au public nippon de retrouver ses marques dans un film où la magie et le surnaturel sont omniprésents.

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La sortie d’un village, avec ses temples et ses abris. Le point de fuite du paysage est le toit de la pagode à l'avant dernier plan à droite, tout comme un clocher pourrait attirer le regard dans un paysage européen.

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Le marché au milieu du village: on remarque la structure géométrique et organisée de l’espace avec une route principale où sont rassemblés les commerçants et où circule la population, et les angles perpendiculaires. Maisons et abris en bambou et en bois, jardins potagers et espaces verts, arbres typiques, on se trouve bien dans un village du moyen âge nippon, avec pourtant une impression de déjà vu: les marchés ont toujours existé dans tous les villages du monde.

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Les forges du village impliqué dans une double guerre, contre le seigneur voisin, et contre la forêt qui recouvre les filons de minerai - et ses habitants. Couleurs uniformes, dominance géométrique, palissade, tour de guet et pieux, cette œuvre humaine est faite pour résister à de puissants assauts. L’image du dessous nous montre, au cœur d’une montagne déboisée, le village et son dispositif défensif. Les forges sont au centre, car ce sont elles qui font vivre le village. L’enclave sur le côté appartient à Dame Eboshi, qui règne sur la petite société.
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Dans Le voyage de Chihiro, les paysages urbains sont résolument ceux que tous les japonais peuvent trouver en sortant de chez eux. Comme pour chaque film situé au Japon, Miyazaki a la volonté de permettre à son public de se reconnaître dans les personnages en trouvant des décors réalistes (ce qui permet à l’histoire d’être riche en éléments imaginaires) qui nécessitent une grande précision de la part des décorateurs.

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L’embranchement qui devrait mener à la nouvelle maison de la famille de Chihiro (encore un déménagement) et la vue depuis cette route. Comme dans Totoro, un torii marque l’entrée d’un territoire sacré. Les panneaux publicitaires cohabitent avec les symboles traditionnels.
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Un élément frappant ressort de l’ensemble de ces paysages: leur verticalité. Même les décors étendus en largeur poussent le spectateur à regarder vers le haut ou à considérer ce qui se trouve en-dessous. Et lorsque ce n’est pas possible comme dans les scènes dans les bois, la hauteur est suggérée par la répétition des lignes verticales des troncs d’arbres.

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